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Bron: POP2000, nr.16, april 1973
Auteur: Christian Robquin

Popol Vuh - In den Gärten Pharaos

POPOL VUH

In den Gärten Pharaos

BASF 20 21276-9B

Production Ohr et P{ilz

In den Gärten Pharaos (17:37)

Vuh (19:48)

Personnel: Florian Fricke (moog synthetizer, orgue, piano Fender), Franck Fiedler (moog-synthesizer, mixdown) Holger Trülzsch (percussions africaines et turques)

Ce disque arrive à point, juste après la nouvelle invasion musicale germanique.

On y prend gout à cette ‘cosmique-musique!’. Deux longs morceaux suffisent à nous convaincre (j’ai quand même du écouter le disque 4 fois car mes peutes oreilles ne jouissaient pas encore à ces on d’outre-Rhin!)

Le premier ‘In den Gärten Pharaos’ s’ouvre et se ferme sur un bruit de clapotement d’eau très agréable à l’écoute, puis des sonorités s’y superposent, enfin, les percussions turques interviennent (elles ne sont pas pré-enregistrées sur bandes mais jouées ‘live’ dans le studio d’enregistrement).

Le gros moog de studio utilisé pas Florian prend parfois des sonorités de hautbois qui me font irrésistiblement songer au chant des sirènes appelant les marins afin qu’ils échouent sur des récifs ( la bonne Lorelei allemande!) avant de les entrainer dans les fin-fonds marins. Un même accord prolongé indéfiniment sert de toile de fond à cette promenade dans le jardin.

L’apothéose finale est très ‘jazzy’. Des notes douces sont égrenées par un piano Fender (Keith Jarrett, le pianiste de Miles Davis, ne se sentirait pas perdu dans ce cadre germanique!) puis nous débouchons, on ne sait comment, sur un ryhtme endiablé ( presque de samba!). POPOL VUH fait partie de ces groupes qui ont inventé le Munich Sound (la ‘west coast’ allemande, à peu de chose près!) avec, notamment, Amon Düül II. ‘Vuh’ (sur l’autre face) en est l ‘illustration parfaite avec son allure très mystique bien que guindée due aux grandes orgues de ‘Stiftkirche Bamberg’. Les vibrations des cymbales et des gongs, ainsi que la modulation plus ou moins intense des voix ( humaines ou électroniques?) nous plongent encore dans l ámbiane ‘wagnérienne’ bien que les musiciens de Popol Vuh s’en défendent.

Cette mjusique puissante, parfois assourdissante dans cet album, détient une force secrète capable de transformer un marxiste pur (tel Florian Fricke) en lui faissant rencontrer les mystères de l’au=delà. Qui aurait pu jurer qu’un moog synthesizer pouvait conduire, par ses vibrations, un humain à la religion?

A la fin de ‘Vuh’, l’orgue étourdissant, au bruit fuyant progressivement dans le lointain, nous montre ‘la route’de la nouvelle recherche ascétique. En somme, c’est un bomn disque religieux indispensable à tous les fidèles croyants du culte universel de la Pop (et ca, c’est une phrase envoqée, si vous ne la comprenez pas, écrivez-vouis!).